Et Dieu perd son temps


Polar, espionnage
© Éditions Alire, 2016




Finaliste
2017
Coup de cœur des 
Amis du polar 
de Saint-Pacôme



Bastien se croyait à l'abri de son passé jusqu'au jour où les services secrets américains débarquent dans sa chambre d'hôtel. Les souvenirs resurgissent alors en rouvrant des blessures qu'il croyait à jamais cicatrisées. L'ancien agent des services secrets français corrobore que, de missions en missions, il a contribué à modeler le visage de l'Afrique d'aujourd'hui. 

Mais de nombreux repères ne correspondent pas aux donnes. Pourquoi toute une équipe a-t-elle été éliminée dans les conditions les plus violentes? Un indicateur opérait-il au sein des services secrets? Et s'il y avait autre chose de plus corrompu? de plus machiavélique? Un complot dans le complot?

Quatrième de couverture:

« Tu sais, Bastien, on est contents de t’avoir trouvé… »

Amoché et ligoté dans une chambre d’hôtel, Bastien Tournier est une fois de plus en mauvaise posture. Et si quatre brutes américaines s’intéressent particulièrement à cet ex-coopérant désillusionné, reconverti en vendeur de babioles pour touristes à Djibouti, ce n’est pas pour ses souvenirs de pacotille.

Il faut avouer qu’entre son travail d’enquêteur indépendant et ses « contrats » pour la DGSE, il se trouve pas mal de monde qui souhaite lui mettre la main au collet. Et le fait qu’il se baladait avec les diamants sierra-léonais du dictateur Ali Séré la dernière fois qu’on l’a aperçu n’est sûrement pas étranger à tout ça.

Mais alors qu’on fouille son passé, Bastien n’est déjà plus dans cette pièce suffocante. Certes, son corps y est mais son esprit, sous l’effet des psychotropes qu’on lui a injectés, est loin, très loin… égaré dans les rues sanglantes de Grozny, coincé dans un hôtel d’Addis-Abeba, ou en traque dans un camp de réfugiés surpeuplé… tant de lieux où, chaque fois, de nombreux fantômes l’attendent.


« Et Dieu perd son temps » : la troublante vision de la souplesse des États démocratiques vis-à-vis des lois et de la vie humaine quand argent et pouvoir sont en jeu…







Extrait:

Le régisseur s’approche rapidement de l’inconnu pour lui signifier qu’il ne peut s’interposer comme ça sur le plateau – surtout que l’émission est en direct. Mais l’homme, surexcité, repousse le technicien d’un vif mouvement de la main.

— Encore une peu de patience, cher monsieur, s’empresse d’intervenir Thiffault avec une voix parfaitement contrôlée. La période de questions de l’auditoire approche.

— Je parle à elle, la femme de Tournier. Pas à toi, la pute blanche.

Un cameraman ne peut s’empêcher de glousser. Pour une fois que quelqu’un cloue le bec à Brigitte Thiffault !

— Je ne suis pas la femme de Tournier, monsieur, riposte Laurence en refermant les doigts sur les bras de son fauteuil, prête à déguerpir si l’homme continue d’avancer comme ça. Je suis une collaboratrice qui a beaucoup appré…

— Tournier, c’est le diable ! l’interrompt l’inconnu en pénétrant dans le cercle de lumière qui baigne le centre du plateau. Tournier, il a le démon qui a pris possession de son corps pour guider ses actes.

— Coupez ! Coupez le direct ! lance le régisseur en faisant de grands signes vers la vitre au fond du studio, là où s’activent les silhouettes des techniciens de la régie.

Le réalisateur adjoint qui, ce soir-là, remplace son patron aux prises avec un rhume, ne réagit pas assez vite. C’est ainsi que tous les téléspectateurs du Canada francophone ont le loisir d’observer l’inconnu tirer un pistolet de son veston, le pointer en direction de Laurence et appuyer sur la détente.

L’image disparaît des téléviseurs branchés sur la scène une seconde après que le crâne de Laurence a volé en éclats.



Ce qu'en dit la critique:

Ce que l'on retient surtout des romans de Camille Bouchard, c'est son sens aigu de la narration et la sensibilité de ses personnages.
Norbert Spehner
La Presse


Personnages crédibles, bien étoffés, complexes. [...] Je vous le conseille fortement!
Valérie Lessard
Radio-Canada